ISBN | 9782869784949 |
Pages | 212 |
Dimensions | 229 x 152 mm |
Published | 2011 |
Publisher | CODESRIA, Senegal |
Format | Paperback |
Mémoires d'un étudiant africain. Volume II
De l'Université de Paris à mon retour au Sénégal (1960-1967)
by Amady Aly Dieng
Avec les indépendances formelles des anciennes colonies françaises d’Afrique noire, s’ouvre l’ère de la lutte contre le néocolonialisme. Les étudiants africains, mobilisés autour de cette lutte, étaient désormais devenus des étrangers qu’on pouvait facilement expulser de la France. Le gouvernement français d’alors n’hésitait pas à procéder à des expulsions massives pour réprimer leurs organisations syndicales ou politiques.
La liquidation des deux grandes fédérations d’AOF et d’AEF et la suppression des commissions fédérales des bourses – consécutives à la mise en application de la Loi-cadre Gaston Defferre de 1956 destinée à balkaniser l’Afrique noire sous domination française – vont considérablement affaiblir la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF) au profit de ses sections territoriales. Les gouvernements africains, par le biais de leurs ambassades et de leurs commissions territoriales de bourses, vont eux-mêmes prendre en charge leurs étudiants et se donner à leur tour les moyens de réprimer les organisations d’étudiants hostiles à leur politique de collaboration avec les autorités françaises. Parmi les divers procédés utilisés, il y avait la suppression des bourses et des subventions aux hôtels et résidences habités par les ressortissants de leurs territoires (La Maison de la Côte d’Ivoire, du Gabon, de la Haute Volta, du Congo, d’AOF), la création d’associations progouvernementales telles que celle des étudiants de l’Union progressiste sénégalaise (UPS), le Mouvement des étudiants de l’organisation commune africaine et malgache (MEOCAM), l’Union nationale des étudiants de la Côte d’Ivoire (UNECI).
La Fédération des étudiants d’Afrique noire en France entre alors dans une phase de déclin, le ver est dans le fruit de l’Unité avec l’application de la Loi-Cadre.
The advent of formal independence in former French colonies in Black Africa meant the dawn of a new era: the struggle against neocolonialism. African students rallying around this struggle became new strangers and targets for expulsion out of France. The French government of the time resorted, therefore, to massive expulsions against their labour and political organizations.
The implementation in 1956 of the Loi-cadre Gaston Defferre – meant to divide up Black Africa under French dominion – and the ensuing explosion of the two great AOF and AEF federations along with the cancellation of scholarship federal commissions will considerably weaken the Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF) [African Student Federation in France] in favour of territorial sections. This meant that African governments were to take charge of their own students. In turn, the former used their embassies and scholarship territorial commissions to squelch those student organizations that were hostile to their collaboration with the French authorities. Among the repressive strategies were the cancellation of scholarships and grants to hotels and residences that were reserved for their students (La Maison de la Côte d’Ivoire, du Gabon, de la Haute Volta, du Congo, d’AOF), the creation of pro-government associations such as that of the Senegalese Progressive Union (UPS), the Student Movement for the African and Malagasy Organization (MEOCAM), and the National Union for Students of Côte d’Ivoire (UNECI). This marked the beginning of the decline of the Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF). The worm had entered the fruit of unity with the implementation of the Loi-cadre.